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Les 4 fonctions du CO2 :
se nourrir, se loger, se déplacer et le reste...

Dernière version : janvier 2013

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Lecture rapide - Résumé de cette page

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Le CO2 assure 4 fonctions qui chacune pèse de 20 à 30% du total des émissions française.

  • Se nourrir : parce qu'il y a des tracteurs, des engrais azotés produits à partir de gaz naturel, du fioul pour chauffer des serres et disposer de tomates en toute saison, du carburant pour des camions (ou des avions) pour aller chercher des produits qui ne poussent pas sous nos lattitudes.
  • Se loger : pour construire son logement (cimenterie, hauts fourneaux, industrie du plastique), et pour le chauffer (gaz, fioul) et y vivre avec le confort moderne (électricité)
  • Se déplacer : du carburant pour les voitures, les avions, les bus, et avec un impact bien moindre, de l'électricité pour les trains
  • et assurer "tout le reste" : du chauffage pour les écoles, les commerces, les bureaux, du carburant pour transporter les biens de consommations, de l'énergie pour les produire.

Chacun des liens ci dessous mènent à un exposé détaillé des enjeux, des possibilités et des perspectives qui s'offrent à nous pour vivre paisiblement la transition énergétique à venir.


La sommes de ces 4 ensembles cale l'objectif individuel à 1400 kgCO2/an/personne. Un objectif à atteindre en 2050 (nous sommes à près de 9 tonnes de CO2 chacun en 1990 - CO2 seul, y compris le solde import-export)


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Lecture approfondie
Les 4 fonctions du CO2

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Nos émissions de CO2 vont de paire avec 3 fonctions essentielles à notre nature et notre organisation sociétale : Se nourrir, se loger, se déplacer et faire tout le reste

  • Du CO2 pour se nourrir :

    Des tracteurs dans les champs, des camions sur les routes pour relier les zones de productions aux zones de consommation. Bien sur il y a différentes manières de procéder :
    • on peut faire voyager en avion des légumes ayant poussé dans des serres chauffées au fioul ou au gaz,
    • on peut aussi se fournir à l'AMAP du coin, il s'agit d'un petit producteur situé dans la région, souvent convertie à l'agriculture biologique, et qui vous livre une production de saison.

    A ces 2 extrémités, il y a du CO2. Même du coté le plus sobre, sans quoi, effectivement, cela nous ramènerai assez loin vers l'âge de pierre. Il s'agit justement d'éviter ça.

    Enfin, l'agriculture est également le principal émetteur de méthane (les rots et les pets de vache) et de protoxyde d'azote (principalement induit par l'utilisation d'engrais azotée, naturel ou chimique). Dans l'ensemble des émissions agricoles, le CO2 ne pèse que 10%. Le méthane représente 40% et le protoxyde d'azote pèse 50%.

  • Du CO2 pour se loger :

    Il y a du CO2 à deux niveaux : construire son logement, puis l'habiter.

    On a donc d'une part, principalement des cimenteries et des haut fourneaux, pour produire les matériaux nécessaires à la construction d'un logement (pour le neuf, le béton armé est important pour ne plus craindre que le ciel nous tombe sur la tête). Et d'autre part, du gaz ou du fioul pour le chauffer, et de l'électricité pour y vivre. Là également, on peut le vivre de plusieurs manières :

    • Une maison des trente glorieuses, sans isolation, chauffée aux énergies fossiles (gaz ou fioul), ou bien une appartement neuf, très bien isolé, mais qui se nourrit encore de gaz et d'électricité produite au charbon pour fonctionner.
    • Un logement ancien, rénové soigneusement, équipé d'une pompe à chaleur, ou d'un chauffage au bois, qui choisi un fournisseur d'électricité renouvelable. Ou encore, un logement neuf, très sobre en énergie, également alimenté en énergie renouvelable, mais également largement construit en matériaux renouvelable (le bois principalement - on monte des immeuble de 7 étages en bois - mais pas encore en France en 2012).

  • Du CO2 pour se déplacer :

    Là mobilité est un aspect essentiel de notre vie quotidienne. Sans mobilité, en retrouve l'endogamie d'antan, on cherche son conjoint dans un rayon de 5 à 10 km autour de son domicile, ce qui correspond à 2 heures de marche pour aller courtiser sa moitié. Notre société n'y est plus vraiment adapté, surtout quand au quotidien, nos tomates viennent du sud de l'Espagne (ce ne sont pas les plus carbonées, les serres chauffées au gaz de Bretagne faisant 10 fois pires), et nos téléphones viennent de Chine. Mais là également, il y a toutes les extravagances possibles.
    • Du WE à New York à la voiture quotidienne qui pèse 1,5 tonnes, dispose de 5 places mais n'en utilise qu'une seul
    • à la mobilité en train électrique, généralement bien remplis ou la voiture sobre qu'on partage en covoiturage à 3 ou 4

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Viennent ensuite toutes les autres émissions de CO2 émises par l'homme, pour tout un tas de motifs d'activités économiques ou sociales, utiles ou futiles (mais qui comprend tout de même la santé, l'éducation,...). C'est le poste "tout le reste" dont le quota est établi à partir du solde laissé par les trois fonctions "quasi-vitales" décrites ci dessus.

  • Le CO2 pour "tout le reste" :

    Il s'agit d'un pèle mêle vaste et hétéroclite d'activités qui vont des plus importantes aux plus futiles, et qui ne sont pas comprises ci dessus. On y trouve dans le désordre :
    • s'inscrire à l'école pour un an.
    • se faire hospitaliser une journée.
    • aller au cinéma (la partie transport relève ici de la mobilité quotidienne, le CO2 de la place de cinéma provient principalement du chauffage de la salle de cinéma, et l'électricité du projecteur, mais aussi de la production du film).
    • s'offrir un voyage un peu loin (on considère ici que cela relève plus du loisir que de la mobilité)
    • s'acheter un téléphone ou un pc portable.
    • demander un renouvellement de son passeport
    • acheter une paire de chaussure
    • aller à la piscine
    • aller au restaurant (on pourra soustraire la part nourriture déjà comptée dans "se nourrir", et on n'y retiendra que la partie "accueil"
    • ...

Bref, ces émissions nous amènent assez loin. Elles sont rassemblées dans le sac "tout le reste" car elles sont secondaires par rapport aux 3 premières (en termes de nécessité vitale). Cependant, elles pèsent très lourds en volume et ce sont aussi ces émissions qui assurent un part importante de nos emplois, et de fait, un emploi trop intensif en CO2 est sévèrement desservi dans le schéma que nous proposons.

Du reste, pour tenter au quotidien de rester dans les clous de notre quotas CO2, on constate chaque jour un peu plus combien cette approche réduit les besoins financiers, et donc la dépendance de tout un chacun à l'angoisse des fins de mois difficile. Ce n'est pas faute de moyens, c'est faute d'offre CO2 compatibles, et plus généralement d'offre durablement compatible qu'on fait ces économies. L'éco-conception à véritablement de beaux jours devant elle dans un tel schéma.

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Pour chacun de ces 4 groupes d'émissions, nous avons établi une valeur cible en CO2. C'est le résultat de propositions d’arbitrages et d’équilibres que nous avons souhaités les plus harmonieux entres les aspirations légitimes de notre société et les moyens techniques qu’on envisage certainement disponibles à l’horizon 2050.

Ce modèle est une suggestion simplificatrice et donc forcement réductrice de ce que pourrait être un mode de vie compatible « facteur 4 ». Des variations existeront selon que l’on vit au sein d’un foyer de 5 personnes ou célibataire. Il variera également selon les aspirations de chacun en matière de consommation : voyage, nourriture, produit de consommation…

Mais ce modèle a néanmoins le mérite d’identifier et de centrer des ordres de grandeur "compatible Facteur 4" et "vie plutôt agréable" (testé par nos soins).


Et la somme totale fait bien 1400 kg de CO2, un objectif du "facteur 4" valable pour à peu près tout les Européens. Il peut aussi inspirer les américains, les chinois, et finalement sans doute l'humanité toute entière.

Pour se caler précisément à l’objectif 2050, ce modèle laisse une très légère marge de manœuvre pour le méthane et le protoxyde d’azote (environ 20%) et aucune pour le CO2. Enfin, compte tenu de l’étroitesse de la cible globale, il y a lieu de penser que l’écart à chacun des objectifs pour chaque individu restera mesuré. Ainsi, quasiment personne n’aura probablement le luxe de se loger pour 750 kgCO2/an comme c’est le cas pour la majorité des projets BBC en cours de conception en 2010-2011…

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